Dracula, l’histoire, le mythe et le tourisme

De nuit, le château de Bran devient particulièrement sinistre. © Tsiorisoa Andriandalaoarivony

De nuit, le château de Bran devient particulièrement sinistre. © Tsiorisoa Andriandalaoarivony

Entre mythe et légende, le château de Dracula voit affluer 300 000 touristes chaque année. Ils viennent se faire peur en imaginant ce personnage sucer le sang de ses ennemis. Cette légende, imaginée par l’écrivain Bram Stoker, s’inspire de quelques éléments historiques.

Le château de Bran, situé en Transylvanie, est associé au fameux mythe de Dracula. Construit sur un python rocheux au XIIIème siècle, il est aujourd’hui l’un des monuments les plus visités de la Roumanie. Il appartient aujourd’hui à la famille des Habsbourg. 300 000 visiteurs s’y pressent chaque année.

La découverte de ce patrimoine est aussi motivée par l’envie de frissonner à l’idée de parcourir l’ancienne demeure du prince Vlad III, qui a inspiré l’histoire de Dracula. Il y a autour de cet édifice un marché, où l’on trouve de nombreux objets en lien avec le coté sanguinaire du personnage. Des masques effrayants, avec comme couleur dominante un rouge vif qui attire l’œil du touriste, ne le laissant pas indifférent.

Le château, très élancé, s’élève sur quatre étages. Une cour intérieure dessert les nombreux escaliers, qui mènent à de petites pièces. Le visiteur peut facilement se plonger dans un univers médiéval peuplé de chevaliers, de princes et de batailles meurtrières.

Le mythe de Dracula est enraciné dans l’histoire du pays. Dracula est un surnom utilisé pour désigner le prince Vlad Ţepeş, surnommé « l’empaleur ». Voïvode (comte) de Valachie, Vlad Ţepeş est né à Sighişoara en 1431 et est mort en 1476, près de Bucarest. « Il faut savoir que le surnom Dracula a été donné par la population. Les soldats à cette époque portaient sur leurs vêtements un blason en forme de dragon. Les gens ne connaissaient pas cet animal fantastique. Alors ils l’ont confondu avec l’image du diable. D’où l’origine du mot « drac » signifiant dragon, diable », raconte Iosif Felvinti, guide-accompagnateur de Getaclujtour.

Monté par l'association vichyssoise Procédé Zèbre, le spectacle a montré le château de Bran sous un jour plus sombre et mystique, basé sur la légende de Dracula. © Raphaël Baldos

La troupe de théâtre Procédé Zèbre, de Vichy, a joué pendant une semaine le spectacle « à l’aurore du dragon » dans le château de Bran. © Raphaël Baldos

« Le prince Vlad était un homme cruel, ajoute-t-il. Il s’est rendu célèbre pour avoir fait subir des tortures hors du commun. Pour punir les voleurs, les criminels, il les faisaient empaler sur les grilles de son château. La population a exagéré les faits de ce prince pour le rendre plus cruel qu’il ne l’était. »

À la fin du XIXème siècle, un roman va achever de construire la légende de Dracula. Bram Stoker, écrivain britannique d’origine irlandaise, associe le prince à un vampire qui se nourrit du sang de ses ennemis. Si les personnages sont nés de l’imagination de l’auteur, l’essentiel de la trame narrative provient des croyances populaires sur les forces du mal, les vampires et les revenants. Il travaille dix ans sur cette histoire avant de pouvoir la publier. Ce livre a ainsi largement contribué au succès actuel de la forteresse, bien que Vlad Ţepeş n’y ait jamais résidé.

Pétronille TOFIDJI