La réserve de Zărneşti sensibilise le public au sort des ours maltraités

La réserve d'ours bruns de Zarnesti accueille 20 000 visiteurs chaque année. © Raphaël Baldos

La réserve d’ours bruns de Zarnesti accueille 20 000 visiteurs chaque année. © Raphaël Baldos

Le « Libearty Bear Sanctuary » accueille les ours bruns maltraités de Roumanie. Ce refuge, fondé par Cristina Lapis, vise aussi à sensibiliser les gens à la maltraitance animale.

« Notre but est de libérer tous les ours captifs et de changer la mentalité du public » annonce Paula Ciotlos, directrice de la communication du « Libearty Bear Sanctuary » de Zărneşti, en Roumanie.

Cette réserve, créée par Cristina Lapis en 2005, accueille les touristes et les scolaires. Elle vise à leur faire constater l’empreinte que les hommes ont laissé sur ces ours. Les visiteurs peuvent ainsi comprendre les erreurs commises, et contribuer au changement.

Les ours recueillis étaient souvent captifs dans ce type de cage. © Raphaël Baldos

Les ours recueillis étaient souvent captifs dans ce type de cage. © Raphaël Baldos

Enlevés à leur mère, mutilés puis utilisés comme attractions touristiques, chassés par des braconniers… tel était leur sort. Tout autant de raisons qui ont poussé l’association à agir pour leur offrir la vie qu’ils auraient toujours dû avoir. « Ce n’est pas normal de garder des animaux en dehors de leur environnement naturel. Ce n’est pas normal non plus de les blesser. Nous pouvons être si cruels parfois », déplore Paula Ciotlos.

Pour recréer un environnement le plus naturel possible, « nous essayons de limiter au maximum le contact avec eux. Ils ne devraient pas être aussi proches des hommes », précise-t-elle. Une pancarte l’indique clairement à l’entrée : le « Liberty Bear Sanctuary » n’est pas un zoo. Il refuse d’ailleurs toute relation avec des parcs animaliers.

Le sanctuaire accueille aujourd’hui 88 ours bruns (dont 2 oursons) sur un espace arboré de 70 hectares. Il est entretenu par 50 employés, épaulés par une dizaine de bénévoles. Depuis son ouverture, il a déjà recueilli 96 plantigrades issus de Roumanie, d’Albanie ou d’Arménie.

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L’un des derniers pensionnaires de la réserve de Zarnesti. © Raphaël Baldos

Tous ces animaux ont une histoire à raconter, une histoire de maltraitance, une histoire de sauvetage, une histoire de vie qui bouleverse les visiteurs. L’association cherche à leur redonner une vie normale. Elle mise sur la portée éducative de la réserve pour changer la mentalité des gens, pour faire évoluer leur vision des animaux et leur apprendre à les respecter.

Le rêve de Cristina Lapis prend forme peu à peu : les visiteurs, et les Roumains plus particulièrement, commencent à reconnaître les droits des ours, à leur redonner leur statut d’être vivant capable de ressenti. Les membres de l’association et les employés savent que ce n’est que le début d’un combat.

Sarah ROUSSET