La mystérieuse histoire du château de Bran

Le château de Bran, monument historique national où aurait vécu Dracula, est aujourd’hui le lieu le plus visité de Roumanie. Entre mythe(s) et histoire, cet édifice promet son lot de détours…

 

Le château de Bran, monument historique national où aurait vécu Dracula, est aujourd'hui le lieu le plus visité de RoumanieLa légende de Dracula est vivace : elle attire chaque année plus de 500 000 visiteurs au château de Bran, en Roumanie. « Ce lieu est connu comme l’un des lieux de résidence de Dracula. C’est faux. Il a en réalité vécu dans le château de Poenari, situé 130 kilomètres plus loin », explique Iosif Felvinti, guide-accompagnateur.

L’histoire a été modifiée pour des raisons touristiques et économiques : la proximité avec Bucarest, son bon état de conservation et cette légende lui donnent tous les atouts nécessaires pour en faire un pôle touristique.

L’histoire du château débute au XIIIème siècle lorsque l’ordre chrétien des Chevaliers Teutoniques construit une forteresse en bois dans la région de Brasov et s’y établit. Ce n’est qu’à la fin de ce siècle qu’apparaît l’édifice actuel, destiné à protéger la Transylvanie contre la menace turque. Le roi Louis Ier du royaume de Hongrie donna alors pour mission à ces Chevaliers Teutoniques de le reconstruire en pierre afin de fortifier les défenses. Les travaux avaient aussi un but économique : la route sur laquelle il a été élevé était l’un des axes majeurs de communication avec l’Empire byzantin et permettait de récolter des taxes de passage.

À partir du XVème siècle, le château perd peu à peu son utilité défensive. Il est mis au service de la cité, utilisé comme abri de gardes forestiers ou lieu de logement pour des militaires autrichiens ou hongrois.

À la fin de la Première Guerre mondiale, la Transylvanie intègre la Roumanie. Celle-ci fait le choix de ne pas préserver l’édifice et en fait don à la reine Marie de Roumanie. Cette dernière demande à ce qu’il soit rénové et en fait son lieu de villégiature préféré. A sa mort, elle le lègue à sa plus jeune fille, Ileana, mariée à l’archiduc Antoine de Habsbourg.

Après la Seconde Guerre mondiale, la forteresse est confisquée par l’Etat communiste et transformée en musée national dans les années 1950. Elle est récupérée par la famille Habsbourg en 2006 avec pour condition qu’elle garde sa fonction jusqu’en 2009. La gestion du château est ensuite confiée à une société de la famille. Ce sont donc des employés de la famille des Habsbourg qui, chaque jour, accueillent les visiteurs.

Sarah Rousset