La coopération culturelle européenne sur les planches

La troupe Procédé Zèbre joue pour la deuxième saison « À l’aurore du dragon » au château de Bran, en Roumanie. Un spectacle monté avec des professionnels et des amateurs, dans le cadre d’une coopération culturelle européenne.

Fabrice Dubusset et Clarissa Maninietti devant le Château de Bran quelques heures avant la première représentation « À l’aurore du dragon »

Fabrice Dubusset et Clarissa Maninietti devant le Château de Bran lors la première représentation « À l’aurore du dragon ». © Pétronille Tofidji

 Ce dimanche 10 juillet, dans le château de Bran, en Roumanie, Fabrice Dubusset et sa troupe présentent pour une deuxième saison leur spectacle « À l’Aurore du Dragon ».

Comme la plupart de ces pièces théâtrales, ce projet réitère une légende folklorique, celle du mythe de Dracula. Aussi, si ce projet semble s’inscrire d’abord dans une perspective divertissante, le directeur artistique de Procédé Zèbre cherche lui, à inscrire dans la « durée », cet « échange culturel » entre les deux pays européens.

Jusqu’ici, ses talents de pédagogue et de metteur en scène ont vu le jour à travers différentes coopérations européenne et internationale : le spectacle « Route 666 » en 2011, « La nuit les chats Hongrie » en 2012, « Le Cabaret noir aux fruits rouges » en 2013, et « À l’Aurore du Dragon » en 2015 et 2016.

En 2011, il lance la pièce « Route 666 », avec le soutien du conseil départemental de l’Allier. Ce Projet Européen Jeunesse en Action (PEJA) intègre 18 stagiaires : six d’Estonie, six de France et six de Hongrie, d’où le nom du spectacle. Depuis, ce projet artistique n’a eu de cesse d’évoluer et de se transformer. « Ma compagnie s’inscrit vraiment dans un processus de travail et de fabrication », résume le directeur artistique du spectacle.

« La nuit tous les chats Hongrie »

En cinq ans, la pièce gagne en renommée. Retravaillée, elle devient en 2012, « La nuit tous les chats Hongrie ». Mené au sein de la région de la Sologne bourbonnaise (Allier), ce concept Franco-Hongrois se développe au sein d’un groupe d’action locale, mais aussi au niveau européen. En plus des six jeunes encadrés par le Bureau d’Insertion Jeunesse du territoire de Moulins, des adolescents du lycée Hongrois de Barcs figurent également au casting.

L’année suivante, le spectacle s’enrichit et connaît une nouvelle transformation dans un autre pays d’Europe : la Roumanie. Avec « Le Cabaret Noir aux fruits rouges », il intègre des mets de producteurs locaux de France, de Hongrie et de Roumanie.

Hyperactif, Fabrice Dubusset remonte en 2014 un spectacle avec le Pays Vichy-Auvergne et plusieurs villes roumaines. Cette fois-ci, il s’agit de créer un projet multiforme mêlant travail d’écriture, de mémoire et apprentissage du français. À nouveau, des groupes d’action locale participent au projet. Le mécanisme reste le même : retravailler les spectacles précédemment présentés et, permettre à de nouveaux élèves de se les approprier.

« Ma pédagogie s’établit toujours sur une même base de travail car je veux que mes élèves apprennent à se dépasser et à se faire confiance », glisse-t-il d’un ton humble, mais fier.

Fabrice Dubusset a utilisé l'ensemble des éléments du parc du château de Bran pour sa mise en scène. © Raphaël Baldos

Fabrice Dubusset a utilisé l’ensemble des éléments du parc du château de Bran pour sa mise en scène. © Raphaël Baldos

Fin 2014, l’idée d’un nouveau projet est amorcée. « Un jour, mon téléphone sonne, c’était Christophe Pomez, le directeur délégué de l’Institut français de Roumanie à Bucarest qui me proposait de monter un projet au château de Bran », confie le quinquagénaire.

Sur ce site touristique, où 300 000 personnes viennent chaque année frissonner autour du mythe de Dracula, il créé un spectacle avant-gardiste rassemblant acteurs professionnels et amateurs.

Un événement qui n’est pas passé inaperçu dans le département de l’Allier : trois jeunes cussétois font actuellement partie de la plus célèbre troupe française de Roumanie de l’été 2016.

Johanna KAYA